Homélie du Jeudi 6 mai 2021

« Car en dehors de moi vous ne pouvez rien faire » (Jn 15,5).

C’est une nécessité vitale pour le chrétien de demeurer en Jésus. En effet, notre survie et notre croissance dépendent de notre relation avec Jésus Vraie Vigne. Or toute la vie de Jésus tire sa source de Dieu le Père ; les deux personnes sont tellement unies que leur amour est devenu la troisième personne de la Trinité. Et quand il affirme qu’il demeure dans l’amour du Père, il veut signifier qu’il accomplit sa mission dans l’Esprit Saint. En ce qui nous concerne, demeurer dans l’amour du Fils de Dieu, c’est puiser à la source même de l’amour. La fidélité au commandement de Dieu et à sa volonté de sauver les hommes sont les signes que Jésus demeure dans l’amour de Dieu. Ainsi, il nous aime du même amour que le Père et nous invite sans cesse à l’imiter dans son amour pour le Père et pour nous. Or, « l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. » ( Rm 5, 5). C’est là que réside la joie parfaite.

La joie est le second fruit de l’Esprit Saint, après l’amour, selon St Paul dans Ga 5, 22. La joie du Seigneur est incommensurable, nul ne peut nous la ravir, c’est le fruit de Pâques : les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. La joie du Seigneur est parfaite quand nous demeurons dans l’amour qui est « le plein accomplissement de la Loi. » (Rm 13, 10). Le Psalmiste pour sa part proclame : « La loi du Seigneur est parfaite, qui redonne vie ; les préceptes du Seigneur sont droits, ils réjouissent le cœur. » (Ps 18, 1-2). La joie parfaite enracinée dans l’amour du Christ, traverse toutes les zones de turbulence, survit à toute épreuve ou permet de la supporter. St Paul nous le redit avec foi et conviction : « Qui pourra nous séparer de l’amour du Christ ? La détresse ? L’angoisse ? La persécution ? La faim ? Le dénuement ? Le danger ? Le glaive ? J’en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les anges ni les Principautés célestes, ni le présent ni l’avenir… rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur. » ( Rm 8 , 35-39).

Le Seigneur Jésus Christ, source de la Joie parfaite, a pris notre condition humaine en toutes choses, Il a pris sur Lui nos blessures, il apprit par ses souffrances l’obéissance (He 5, 8). Comme chrétiens nous avons plusieurs motifs de joie : joie d’être aimés de Dieu, joie d’être ses enfants, nos noms sont inscrits dans le royaume des cieux, joie de partager le repas du Seigneur, joie de savoir que Dieu ne nous abandonne jamais etc. S’il en est ainsi, faisons alors l’effort de demeurer en Lui, d’aimer comme Lui, d’accueillir sa joie, de vivre en sa présence. Pourquoi nous affliger, pourquoi vivons-nous comme des gens sans espérance ? Jésus nous donne son assurance : « Je vous ai dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite. » Les joies de ce monde sont éphémères, les plaisirs de ce monde sont passagers nous empoisonnent. Nous connaissons bien cette parole de St Augustin : « Tu nous as fait pour Toi Seigneur et notre cœur est sans repos, jusqu’à ce qu’il demeure en Toi. » Avant Lui, le prêtre Esdras lançait déjà cette exhortation : « Ne vous affligez pas : la joie du Seigneur est votre rempart ! » (Ne 8, 10).

Je voudrais toujours terminer avec les mots de St Augustin dans son Sermon sur l’Evangile de St Jean : « Je vais déposer ce livre, vous allez partir et chacun de vous rentrera chez soi. Il nous a été bon de communier dans la lumière, il nous a été bon de nous réjouir, il nous a été bon d’être dans l’allégresse. Mais en nous éloignant les uns des autres, ne nous éloignons pas de lui », éternelle source de Joie. Que Marie, par son Magnificat nous entraine dans la joie de son Fils Ressuscité . Amen !

Père Régis KPLE