Homélie du Dimanche 2 mai 2021

5e SEMAINE DE PAQUES B




" Demeurez en moi, comme moi en vous. De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi. " (Jean 15, 4)

Jésus Vraie Vigne nous transforme en sarments capables de porter du fruit.

  • L’image de la Vigne

La vigne est avant tout une image agricole, une réalité familière au peuple méditerranéen. C’est aussi une image de l’alliance dans la Bible. En effet, dans le livre du Prophète Isaïe par exemple, Israël est comparée à la Vigne du Seigneur : « Mon ami avait une vigne sur un coteau fertile. Il en retourna la terre, en retira les pierres, pour y mettre un plant de qualité. Au milieu, il bâtit une tour de garde et creusa aussi un pressoir. Il en attendait de beaux raisins, mais elle en donna de mauvais. La vigne du Seigneur de l’univers, c’est la maison d’Israël. Le plant qu’il chérissait, ce sont les hommes de Juda » (Is 5, 1 .2 .7). L’image de la vigne comme symbole de l’Alliance, nous plonge dans l’histoire sainte et nous fait découvrir comment Dieu a multiplié les alliances avec l’humanité. Et c’est en Jésus, Vraie Vigne, qu’il conclut l’alliance définitive.

  • Jésus vraie vigne

« Moi je suis la vraie vigne et mon Père est le vigneron »

Que fait le Père de Jésus pour nous : il enlève les sarments stériles, purifie et taille les sarments qui portent du fruit. Chaque sarment a besoin d’un soin particulier. Dieu nous comble de bienfaits par sa sollicitude. Il réalise cette entreprise minutieuse au moyen de sa Parole : « Elle est vivante, la parole de Dieu, énergique et plus coupante qu’une épée à deux tranchants ; elle va jusqu’au point de partage de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles ; elle juge des intentions et des pensées du cœur. Pas une créature n’échappe à ses yeux, tout est nu devant elle, soumis à son regard ; nous aurons à lui rendre des comptes. » (He 4, 12-13).

En se déclarant Vraie Vigne, Jésus affirme clairement qu’il est la vraie alliance, l’alliance définitive, l’alliance qui nous sauve vraiment, il est l’unique source de salut, de vie. « Dieu en ces temps qui sont les derniers nous a parlés par son Fils

  • Chrétiens Sarments de Jésus Vraie Vigne

Notre vocation comme sarments, c’est de porter du fruit, et pour qu’il en soit ainsi Jésus déclare : « de même que le sarment ne peut pas porter du fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi. » On le devine, notre vie n’a pas de sens en dehors de Jésus. Alors comment savoir que nous demeurons en Jésus ? Que faire pour porter du fruit ? : Il faut demeurer en Lui (utilisé 7 fois.).

  • Comment reconnaitre que nous demeurons en Jésus.

Dans la première Lecture, l’expérience du chemin de Damas a fait de Saint Paul le persécuteur d’hier, vrai sarment. Les fruits qu’il porte désormais sont visibles malgré la réticence et la peur de certains qui le considèrent toujours comme ennemi de Jésus - il parle avec assurance au nom de Jésus, il sera accueilli par les disciples, il allait et venait, les disciples le protègent pour lui faire éviter un attentat. Ainsi la communauté lui épargne le martyre afin de ne pas revivre l’épisode d’Etienne. En agissant ainsi, elle témoigne qu’elle demeure vraiment en Jésus en même temps qu’elle préserve son unité. Vous cherchez les signes d’une communauté qui demeure en Jésus Vraie Vigne ? Les voici : la paix, la crainte du Seigneur, le réconfort de l’Esprit Saint et la croissance numérique. L’expérience de la conversion de St Paul nous montre également que la grâce de Dieu peut nous transformer en sarments capables de porter du fruit. C’est pourquoi nous devons nous laisser entre les mains de Dieu le vigneron qui ne veut pas la mort du pécheur, mais le salut. A quels signes le monde peut nous reconnaitre aujourd’hui comme sarments de Jésus et comme une communauté unie à son Fondateur ?

  • Comment demeurer en Jésus vraie vigne ?

« Demeurez en moi, comme moi en vous. »

« En dehors de moi, vous ne pouvez rien faire».

Il existe un lien vital entre les chrétiens Jésus Vraie Vigne. En effet, comme le fait la sève pour la vigne, Jésus est source de grâces pour les chrétiens que nous sommes. Ainsi, demeurer en Jésus, c’est se recevoir sans cesse de Lui, le laisser entrer en nous, accepter qu’il soit le moteur de notre vie jusqu’à ce que nous puissions affirmer comme St Paul : « ce n’est plus moi qui vit, c’est Jésus qui vit en moi. »

Demeurer en Jésus dans la deuxième Lecture, c’est aimer en actes et en vérité, avoir de l’assurance, respecter son commandement : « mettre notre foi dans le nom de son Fils Jésus Christ et nous aimer les uns les autres » « Celui qui garde ses commandements demeure en lui. » Autre critère, il nous donne part à son Esprit. C’est donc l’Esprit Saint qui nous unit à Jésus Vraie Vigne, un lien que nul ne peut défaire. Ne profanons donc pas ce qui nous unit à Jésus et à nos frères.

« Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous ».

Les implications sur notre vie quand nous demeurons en Jésus :

-D’abord c’est la condition d’exaucement de nos prières et de nos demandes. C’est l’occasion de confesser que nous sommes loin de demeurer en Jésus. Pourquoi nous lamenter, nous plaindre alors que savons que notre cœur est souvent loin de Jésus et que nous ne demeurons pas en lui. Heureusement que Dieu est plus grand que notre cœur !

-Mais C’est dans l’Eucharistie que se réalise vraiment notre vocation de Sarments. En effet nous demeurons vraiment en Lui et il vient demeurer en nous quand nous mangeons son corps et buvons son sang : la chair de Dieu devient notre chair et le sang de Dieu coule dans nos veines. Ce sang hors prix qui nous a rachetés, c’est le prix de la grâce qui a coûté à Dieu la vie de son Fils unique. En avons-nous conscience ?

« Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples.»

Porter beaucoup de fruit : ce qui importe c’est la qualité du fruit. Après sa louange au Père qui révèle aux petits et aux humbles les mystères du royaume des cieux, Jésus dira à nouveau : « Devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur » (Mt 11,29). Dès lors, devenir disciples de Jésus, c’est imiter sa douceur et son humilité, se comporter comme de vrais sarments, mais des sarments faibles qui savent toujours compter sur la grâce de Dieu unique vrai vigneron. Voilà la meilleure manière de coopérer à notre salut. Collaborer à notre salut c’est demeurer en Jésus, nous laisser tailler par le Père afin de porter des fruits : droit, justice et louange selon les mots du prophète Isaïe : « Le plant qu’il chérissait, ce sont les hommes de Juda. Il en attendait le droit, et voici le crime ; il en attendait la justice, et voici les cris. » Is 5, 7.

Seigneur Jésus, Vraie Vigne, par amour pour nous Tu as voulu accomplir la volonté de Dieu Ton Père, unique vrai vigneron pour le salut des pauvres sarments que nous sommes. Maintiens-nous en Toi, rends nous malléables, laisse-nous émonder par le Père, fais-nous porter du fruit pour la gloire de la Sainte Trinité.

Amen !


Père Régis KPLE